si l’on oublie les space opéras à la Star Wars on pourrait croire qu’au cinéma la science-fiction s’est arrêtée à l’étage du Cyberpunk.
En fait, c’est peut-être une des conséquences de ce que Vernor Vinge avait prédit: l’apparition d’un “horizon des événements” en SF. Vinge faisait de la prospective (=essaye de deviner le futur) et dans les années 90, plein d’auteurs se retrouvaient confrontés à un problème: il leur semblait clair que dans un futur plus ou moins lointain, apparaîtrait l’IA et que ce serait une grosse rupture dans le progrès technologique. Qu’il y aurait un avant et un après, mais que sans IA sous la main, difficile de prédire ce qu’elles causeraient.
En faisant un parallèle avec les trous noirs et le fait qu’ils génèrent un “horizon d’événements” au delà duquel on ne peut plus voir, il a appelé l’apparition de l’IA “singularité technologique”. Et en effet, à part quelques auteurs qui s’y essayent, de Iain Banks (que je recommande chaudement) a Stross avec Accelerando, la plupart ont décidé de botter en touche et plutôt que de vendre un monde radicalement différent du notre, trouvent plus facile de vendre l’idée que le futur sera le notre en pire alors même que la plupart des dystopies cyberpunk des premiers jours ont été invalidées par la réalité.